ආයුබෝවන්! (Ayubovan ! - Bonjour ! ) Dans cet article, nous écrivons nos dernières aventures dans le sud du pays et plus précisément dans la ville d’Hikkaduwa. Effectivement, aujourd’hui nous repartons dans la ville de Ratmalana et dans la crèche d’Anton et Yvonne jusqu’au dimanche 25 Mars. Installez-vous confortablement car c’est l’article le plus long que nous avons écrit jusqu’à présent ! Pour commencer, les tensions dans le pays se sont calmées depuis notre dernier article et les touristes recommencent à faire surface dans tout le pays. Il n’y a, pour l’instant, plus rien à craindre de ce côté-là. Ensuite, dans le dernier article, nous nous sommes arrêtés au lundi 12 Mars. Le lendemain, donc mardi, nous nous sommes levés aux aurores (à 5h du matin) pour aller distribuer le petit-déjeuner, concocté par la maman de Lahiru, aux garçons de l’orphelinat. Ce matin-là, au menu il y avait des sortes de croque-monsieur aux oignons et aux pommes de terre ainsi que des nouilles de riz et des bananes. Vers 6h30, ils ont donc mangé avant de partir pour l’école vers 7h00. L’école au Sri-Lanka débute à 7h30 peu importe le niveau. Avant de partir, c’était un peu la cohue dans l’établissement. Et oui, s’occuper de 13 garçons qui viennent de se réveiller ce n’est pas toujours facile surtout avec des petits de 6 ans ! Il fallait donc les habiller en uniforme bleu et blanc, les coiffer, leur donner à manger… Ce qui est fascinant c’est que les plus grands s’occupent énormément des petits pour soulager les deux gérantes qui ont beaucoup de boulot. Ce matin-là, c’était la première fois à l’orphelinat pour la sœur et la maman de Lahiru. Elles étaient un peu timides et choquées de voir l’état de l’endroit et la pauvre qualité de vie de cette bande de minots. Vers 7h30, nous sommes donc partis de l’orphelinat pour aller faire le marché et acheter les ingrédients pour concocter à notre tour leur repas de midi. C’était en effet, notre jour de « nourriture » et donc nous devions préparer les repas du matin et du midi pour les garçons. Le lendemain, normalement, c’est à un autre bénévole d’amener de la nourriture à l’orphelinat. Malheureusement, comme nous l’avions énoncé précédemment, beaucoup de personnes oublient ou annulent et les enfants se retrouvent sans nourriture pour toute la journée… Pour le repas du midi, la maman nous a énormément aidé. À vrai dire, c’est elle qui a fait 90% du travail…. Mais bon, difficile pour nous de préparer des repas typiques sans aucune aide ! Pour commencer, elle nous a dressé une liste de course que nous sommes allés chercher avec Lahiru et sa sœur. Au programme, Papadam (sorte de petites chips), riz frit, dahl (purée de lentilles corail), poulet, légumes et glaces pour 20 personnes. Le total a été de 23 euros pour 20 personnes. Soit presque 1 euros par personne. De plus, ce menu est considéré comment étant un repas de mariage et de fête. Les enfants ne sont absolument pas habitués à manger des repas comme ceux-là. Après s’être concertés avec la famille, nous voulions vraiment leur acheter un repas qu’ils ne mangent pas habituellement, pour leur donner un peu le sourire et goûter à nouveau à des saveurs presque oubliées. Ceci est toujours grâce à votre soutien et votre engagement car le repas a été financé par l’association. Pendant toute la matinée, nous (ou plutôt la maman de Lahiru) avons cuisiné, nous avions vraiment l’impression de faire partie de la famille, c’était agréable. Vers 13h30, nous sommes partis en direction de l’orphelinat. Pourquoi ci-tard vous nous direz ? Bonne question ! En fait, nous ne pouvions pas y aller avant car l’école se termine à 13h30 et le temps que les enfants rentrent (en bus ou en tuk-tuk), ils ne peuvent commencer à manger qu’à partir de 14h. Nous en avons profité aussi pour apporter un grand filtre à eau et nous l’avons installé pour que les garçons aient de l’eau potable au moins pour 24h. Au moment du repas, les pitchouns étaient vraiment heureux de voir ce qu’ils allaient manger. Ils ont TELLEMENT mangé que nous en avions presque plus pour nous, pour une fois, les rôles étaient inversés. En plus, cette journée était spéciale pour eux… En effet, certains enfants ne sont pas orphelins mais les parents n’ont plus la garde soit à cause de violences, soit à cause d’emprisonnements... et ce jour-là, l’établissement et le gouvernement organisaient une réunion de rencontre entre les enfants et les parents. Ceci arrive seulement quelques fois pendant l’année et c’était l’occasion pour les enfants de « profiter » de leurs parents. Néanmoins, nous avons observé deux comportements différents en fonction de l’âge des enfants. Les plus grands, ayant plus de 14 ans, fuyaient leurs parents et ne voulaient absolument pas les voir. Nous pouvions donc imaginer les traumatismes causés avant leur arrivée dans l’établissement. En revanche, concernant les plus petits, ils étaient très heureux de voir leurs parents et de pouvoir, ne serait-ce que 2/3 heures pouvoir rester avec eux. C’était donc très dur de voir les parents s’en aller au fur et à mesure de l’après-midi et de voir les petits pleurer et être de nouveau abandonnés. Pendant cette journée, nous sommes donc restés un peu en retrait et nous ne restions qu’avec ceux qui rejetaient leurs parents ou avec ceux pour lesquels les parents ne sont pas venus ou sont malheureusement décédés. Avec eux, nous avons joués au volley, au cricket et nous avons joué au fameux « Carrow », une sorte de jeu de dames local. Les gérantes nous ont aussi fait gouter une mangue que nous avons trouvé délicieuse malgré le fait que nous ne sommes pas fan de ce fruit habituellement. Le goût est totalement différent de celui que nous pouvons trouver avec les mangues de nos supermarchés et les fruits sont beaucoup plus sucrés ! Pour finir, vers 18h nous sommes rentrés chez Lahiru et nous avons encore une fois, pris un orage sur la tête pendant 2 bonnes heures. Le jour suivant, mercredi, a été pour nous un des jours les plus difficiles émotionnellement depuis notre arrivée dans le pays : dernière fois avec les filles. Cette journée pleine d’émotions, a démarré par une visite dans un magasin pour nous renseigner sur le prix d’une armoire en acier que nous voulions offrir à la maternelle voisine. Après l’avoir réservé, nous sommes également allés acheter des jeux éducatifs pour les enfants de la maternelle. Ils manquaient de jeux pour apprendre à compter ou pour apprendre l’alphabet Anglais. Après avoir mangé un « fried rice » local dans un petit restaurant d’Hikkaduwa, Lahiru nous a donc amené, vers 14h, à l’orphelinat des filles pour notre dernier cours d’anglais hebdomadaire. Dès notre arrivée, nous avions compris qu’il s’était passé quelque chose. En effet, toutes les filles étaient affolées et la gérante courrait dans tous les sens. Nous avons très vite été informé que la plus petite pensionnaire était tombée dans les escaliers et s’était blessée à la tête. Une des gérantes et donc partie à l’hôpital avec la petite pendant que nous devions nous occuper du reste des filles avec la professeure d’Anglais qui venait, elle aussi, d’arriver. Pour essayer de changer les idées aux filles, nous avons commencé une activité en anglais pour présenter les magasins, les restaurants, les pharmacies ainsi que d’autres types de lieux afin de créer un livret et le donner à l’école d’Aussonne. Au début, les filles n’arrivaient pas à se concentrer sur cette activité à cause de l’accident mais au fil du temps, nous avons réussi à attirer leur attention et l’activité s’est montrée très efficace. Elles nous ont donc énoncé les types de magasins vraiment typiques et dans les jours suivants, nous sommes allés prendre des photos pour les montrer aux enfants français. Après cette activité et avec la collaboration de la professeure d’Anglais, nous avons chanté, nous avons fait des dessins et les filles NOUS ont fait des couettes et de tresses (Oui oui, à Alexis aussi) c’était bien drôle. À la fin du cours, la professeure nous a offert des petits ornements à ramener en France, ce qui nous a énormément ému. Elle nous a confié, qu’elle avait été touché par notre engagement et notre sympathie avec elle ainsi qu’envers les filles de l’orphelinat. Ces petits cadeaux nous remémorerons de beaux souvenirs passés avec elles. En voyant cela, toutes les jeunes filles, ont été « jalouses » de la maitresse et sont toutes allées dans leur dortoir pour nous ramener un petit chouchou, un petit bracelet ou toute sorte de petits souvenirs. Nous étions couverts de cadeaux et cela nous rendait vraiment heureux. Surtout que nous savons que ces filles n’ont pas énormément de jouets mais trouvent quand même un petit quelque chose à nous donner. À ce moment-là, nous avons reçu des nouvelles rassurantes de la petite blessée et tout le monde était euphorique, ce qui nous confirmait que ces filles étaient réellement devenues des sœurs au fil du temps et qu’elles prenaient toutes très soins les unes des autres. Du coup, nous avons profité de cette joie pour rédiger des lettres de remerciements. Nous en avons écrit une pour la professeure et une pour la globalité des filles. Nous avons vraiment pesé nos mots et nous voulions vraiment faire passer un message à ces filles fantastiques et pleines de bonne volonté. Dessus, nous avons aussi laissé nos contacts si un jour elles parviennent à nous écrire un petit mot ou en cas de besoin. Voici la lettre que nous avons écrite aux filles (Traduite de l’anglais au français) : Chères filles fantastiques, En écrivant cette lettre, le premier mot qui nous vient à l’esprit est MERCI. Nous sommes vraiment honorés d’avoir pu vivre des moments aussi enrichissants avec vous. Nous voulions vraiment vous remercier pour votre sympathie, pour votre accueil et pour votre sourire. A travers cette lettre, nous voulions aussi vous faire passer un message. Nous voulions que vous vous rappeliez toujours que chacune d’entre vous est courageuse, belle et extrêmement talentueuse. Dans cette grande famille, vous avez la chance d’avoir des valeurs que beaucoup de personnes ne connaissent pas : l’entraide, la sympathie et l’amour et ceci est un réel avantage. Nous vous souhaitons le meilleur du monde et rappelez-vous bien que nous serons toujours présents si vous avez besoin de quoi que ce soit. Voici nos coordonnées : Email : [email protected] Tel Cléa : 0643481501 Tel Alexis : 0611824852 Du fond du cœur, merci Cléa et Alexis La professeure a traduit mot pour mot cette lettre en Sri-Lankais (Cinghalais) pour que les filles comprennent parfaitement. C’était un moment très émouvant et nous avons eu le droit à beaucoup de câlins et de sourires, c’était un moment magique. Nous avons aussi rédigé une lettre personnelle pour la maitresse, ce qui lui a mis les larmes aux yeux. Ce jour-là, et c’est ce qui a rendu les « au revoir » encore plus douloureux, Lahiru a dû retourner chez lui car il venait de recevoir des clients pour un tour du lagon. De ce fait, le dernier jour, nous sommes restés jusqu’à 20H chez elles, et nous nous sommes vraiment attachés à elles et vice et versa. Elles ont pris pleins de photos avec nous, nous avons joué à trap-trap, nous avons assisté à leur prière quotidienne, nous avons chanté ensembles la Marseillaise et leur hymne national, nous avons montré l’emplacement de la France sur une carte et bien d’autres choses… Elles nous ont même fait promettre que si un jour on se mariait, on devait venir le faire ici et toutes les inviter !! :p À ce moment-là, des chinois sont arrivés et sont réellement restés 15 minutes, ce qui a le don d’énerver les filles. Elles nous ont confié qu’elles détestaient le fait que des gens viennent leur apporter des choses et s’en vont directement sans apprendre à les connaître ou même jouer avec elles. Depuis le premier jour, nous avions remarqué cela, en fait, elles préfèrent des gens qui passent du temps avec elles et qui écoutent leurs histoires plutôt que des personnes qui viennent juste déposer des fournitures pour « la bonne cause » et qui s’en vont directement en suivant. Du coup, nous avons décidé de les faire rire pendant que les chinois déposaient les affaires. Nous faisions des grimaces et des imitations dans le dos de bénévoles pour les faire rire. C’était rigolo à voir car elles devaient se retenir mais avaient vraiment envie d’éclater de rire. Les chinois ont pris (comme à leurs habitudes) 10000 photos et elles faisaient exprès de ne pas sourire et de se cacher, c’était hilarant ! Une fois les bénévoles partis, les filles sont venues exploser de rire devant nous, c’était vraiment un bon moment. Ensuite, nous sommes allés regarder la télé avec elle et au programme, un Bollywood ! C’était notre premier ! Eh bien en 20 minutes, il ne se passe absolument rien, que des gros plans suspens sur les acteurs mais toujours la même scène, pas très divertissant mais c’était une expérience. Vers 19h30, des gens ont amené le dîner et les filles voulaient que nous mangions avec elles mais nous ne pouvions pas dire oui, elles n’ont pas assez de nourriture pour cela. Vers 20h, Lahiru est revenu nous chercher. C’était l’heure des « au revoir ». Un moment très triste autant pour nous que pour elles. Elles nous ont dit que nous étions comme leurs parents pour elles ou comme des frères et sœurs. Elles voulaient absolument que nous revenions l’année prochaine pour passer les voir. Elles nous ont fait beaucoup de câlins, elles nous tenaient par la main et certaines se sont même misent à pleurer (dont une demoiselle nommée Cléa Courrègelongue). C’était vraiment un déchirement. Les laisser comme ça, ne plus pouvoir passer des moments avec elles et les aider a été très dur à vivre mais nous savions que nous avions vraiment été utiles autant sur le plan financier que sur le plan affectif et c’était le plus beau des cadeaux pour nous. Avant de partir nous avions déposé une enveloppe avec des roupies pour que l’établissement puisse au moins payer les factures ainsi que quelques petits plaisirs pour les prochains mois. Autant vous dire que le trajet du retour en tuk-tuk a été très silencieux et très riche en émotions… Pour reprendre de nos émotions, le lendemain nous sommes partis de bonne heure faire du snorkeling (plongée avec masques et tubas). Lahiru nous avait organisé tout cela comme un chef avec un petit bateau uniquement pour nous. Et comme par hasard, le soleil rayonnait de nouveau dans le ciel sri-lankais, disparu depuis deux semaines. Quelle organisation ! Au moment de choisir l’équipement, de grandes illustrations indiquaient ce que nous pourrions rencontrer dans l’eau : les gentils et les méchants, très rassurant… Le guide, Lahiru et Alexis ont dû pousser le bateau pour le mettre à l’eau, pendant que Cléa était dessus tranquillou. Après s’être éloignés du rivage, nous avons jeté l’ancre près d’un îlot sur lequel se trouve un temple. Le guide a jeté du pain dans l’eau, pour le petit déjeuner des poissons, et hop nous voilà dans l’eau. Malgré l’eau un peu trouble à cause de la pluie des derniers jours, nous étions entourés de poissons perroquets, poissons de récifs, coraux… C’était magnifique. À un moment notre guide a plongé d’un coup et toute l’eau autour de nous est devenue noire en un instant. Lorsqu’il est remonté à la surface, il nous a brandi fièrement son trophée : un poulpe de 60cm d’envergure ! Impressionnant ! Problème, au moment de l’attraper, il a aussi au passage rencontré un oursin et s’est fait piquer à trois endroits différents sur les mains. Pendant qu’il remontait son butin au bateau, nous barbotions seuls paisiblement. Mais Lahiru s’est mis à nous crier quelque chose. Il nous faisait des signes, mais nous ne comprenions pas très bien ce qu’il voulait dire. Enfin si, Alexis a compris rapidement lorsqu’il a mis la tête sous l’eau de nouveau : une tortue géante nageait juste à côté de lui. Quel bonheur de pouvoir nager avec un si magnifique animal et de pouvoir les toucher ! C’était la première fois que nous en observions une dans son habitat naturel loin des côtes. Par contre nous étions surpris par la vitesse à laquelle elle se déplaçait ! Rien à voir avec la fable ! Pour Cléa Lagaffe se fût une autre histoire. Avec la buée dans son masque et son tuba troué, elle ne comprenait toujours pas ce qu’il se passait et pensait même que Lahiru les prévenait de la présence d’un requin. Mais quand elle a vu la tête d’Alexis, elle tenta une dernière fois de regarder sous l’eau et elle se trouva nez à nez avec Madame Tortue (ou monsieur d’ailleurs). Des étoiles plein la tête et l’estomac remplit d’eau salée, nous rentrons sur la terre ferme. Après une petite douche au magasin de plongée, nous sommes partis en direction d’un centre d’éclosion de tortues. Au Sri-Lanka (et comme dans beaucoup d’autre pays), les œufs de tortues sont très prisés et dès qu’elles viennent les pondre sur la plage, des hommes viennent leur voler pour les revendre et les manger. Mais beaucoup de centres sur la côte sud du pays, se sont fixés comme objectif de sauver l’espèce. Alors ils rachètent les œufs au prix fort pour les ré-enterrer dans le sable, les laisser éclore puis les relâcher dans l’océan. Ce type d’endroit recueille aussi les tortues handicapées par les filets ou les pâles de bateaux. Visiter ce lieu a été une de nos meilleures activités. Avant de partir, les gérants nous ont annoncé que vers 17h30 le jour même ils allaient relâcher certains bébés tortues et que nous pouvions venir y assister ! Sans hésitation, nous lui avons confirmé notre présence. Pour conclure notre matinée « visites marines », nous nous sommes arrêtés au musée photo du tsunami. Pour le petit rappel, le 26 décembre 2004, l’Asie de l’Ouest a été frappé par un séisme de magnitude 9,1 soit un des plus forts jamais enregistrés, et créant un tsunami faisant plus de 400 000 morts. La chose étant, à cette époque personne ne savait réellement ce qu’était un tsunami et la manière de prédire son arrivée. Maintenant, nous savons que lorsque les animaux domestiques ont un comportement anormal, que lorsque les oiseaux fuient et que l’océan se retire sur 1km, et bien un tsunami est en approche. Cependant, nous ne le savions pas en 2004 (du moins en Asie du Sud). La fracture terrestre a eu lieu au large des côtes indonésiennes (près de Sumatra) et a mis 2 heure et 17 minutes pour atteindre le Sri-Lanka, avec une vitesse de 800km/h. C’était le lendemain de noël et une journée de poya (pleine lune/jour férié), ainsi touristes et locaux profitaient paisiblement du lever du soleil et « admirer » ce phénomène de retrait de l’océan sans comprendre les raisons. À 7h30, la première vague a fait son entrée. Puis, 20 minutes plus tard, la seconde. Chacune 10 mètres de hauteur. Le pays est le deuxième plus touché après l’Indonésie et compte 50 000 morts et 800 km de côtes détruites. Plus de 1500 orphelins recensés et des familles entières détruites. Un témoignage d’une mère qui tenait son bébé dans les bras comme elle le pouvait tout en s’accrochant à un cocotier nous a brisé le cœur, car la force de l’eau lui a fait échapper l’enfant des bras et elle ne l’a jamais revu, tout comme ces deux autres fils… Après la première vague, des locaux et touristes ont tenté de fuir par le train. Mais la seconde déferlante a eu raison d’eux. 1500 personnes se sont retrouvés pris au piège et ont péri. C’était ici, à Hikkaduwa. 3 jours après le tsunami, Lahiru est allé aider avec son père à sortir les corps de l’épave. À l’endroit où le train a été renversé, réside désormais une statue de bouddha de la taille de la vague. C’est un cadeau offert par le gouvernement japonais en hommage aux victimes. Dans le musée, nous avons pu voir beaucoup de photos qui nous ont choqué et touché, autant des corps que de la destruction. Des messages aussi étaient inscris un peu partout sur les murs nous rappelle sans cesse que certes l’Homme est puissant, mais la Nature l’est encore plus. Le gouvernement a aussi été remis en question après cette évènement, pour ne pas avoir prévenu sa population malgré la réception de messages d’alertes par des centres d’enregistrement sismique et pour ne pas avoir assez aidé après le tsunami (déblayer les corps, reconstruire les maisons…) La dernière partie du musée était basée sur le renouveau. Des dessins d’enfants, des messages positifs, des photos de bénévoles du monde entier etc. Lahiru nous expliquait que malgré cet évènement, ils n’ont pas peur de l’océan et au contraire, le remercient. Que cette étendue d’eau leur donne à manger, du travail, du divertissement… À la fin, nous avons compris que ce musée était à l’emplacement de la maison de la dame qui le tenait. Qu’elle avait été entièrement détruite par la première vague et qu’elle avait été « reconstruite » (seulement quatre murs et des tôles en guise de toit) pour devenir un musée du souvenir. Nous non plus nous n’avions pas peur de l’océan, il arrive que la Nature reprenne ses droits mais si nous la respectons et que nous ne la traitons plus comme notre propriété, il n’y pas de raisons de s’en méfier, non ? Nous avons donc choisi de profiter de ce retour du soleil à la plage. Alexis, comme à son habitude, est parti observer les poissons au bord de l’eau et cette fois-ci il s’est fait un copain de plage, comme quand nous étions petits ! Sauf qu’Alexis à bientôt 22 ans et que le monsieur lituanien en avait facile 40, mais bon c’était bien drôle à voir de loin pour Cléa et une bonne rencontre pour Alexis. Le monsieur était très intéressé par notre aventure et notre engagement, et que s’il avait eu un jour l’opportunité de le faire il l’aurait fait, mais malheureusement il ne connaissait personne d’aussi aventureux pour l’accompagner. Pour terminer cette magnifique journée, nous sommes « vite » revenus au centre des tortues pour assister à leur remise en liberté. Vite est un grand mot, car en effet nous devions y être pour 17h30 et nous avons pris le tuk-tuk le plus lent de tout le Sri-Lanka… Il roulait à 20km/h et faisait que nous parler du coup il ralentissait parce qu’il réfléchissait à comment traduire en anglais ce qu’il voulait dire. Il était vraiment adorable, le problème c’est que nous sommes arrivés au centre à 17h40 et que nous avons couru jusqu’à la plage et qu’il ne restait plus qu’un bébé tortue à voir partir… Mais vu que Alexis est le meilleur chéri du monde entier (non non ce n’est pas Cléa qui écrit cette partie ;) ), il a de suite couru vers le monsieur du centre et ce dernier lui a donné le bébé tortue pour la relâcher sauf que Monsieur Ouvrier l’a confié à Cléa… Et elle a pu vivre un des meilleurs moments de toutes sa vie. Voir ce tout petit être retrouver sa maison, c’était attendrissant et rigolo car la force des vagues la ramenait sans cesse sur le rivage. Mais Tartaruga (tel est le nom que nous lui avons donné) aura une belle vie de tortue, barbotera paisiblement dans l’Océan Indien et aura pleins de bébés tortues. The END (of the day). Ce vendredi symbolisait la fin de notre engagement caritatif à Hikkaduwa, c’était en effet la dernière fois que nous allions à la maternelle et chez les garçons. Du coup à 9h30 nous étions avec nos petits loups de la maternelle en train de faire du coloriage quand l’armoire en acier que nous leur avions commandé est arrivée. Ils étaient super contents, mais plus des jeux que de l’armoire ! ;) Ensuite, nous avons dansé avec eux ce qui comme d’habitude les fait beaucoup rire, d’ailleurs nous ne savons pas trop comment le prendre ! La maîtresse et Lahiru nous ont informé qu’un garçon de l’école a été abandonné par son papa (parti se remarier en Suisse à sa naissance) et que le père d’un autre est décédé récemment. Ainsi ils ne vivent plus qu’avec leur mère, ce qui est très difficile financièrement parlant et bien sûr sentimentalement parlant aussi. Cette discussion a permis à Lahiru de aussi s’ouvrir un peu plus à nous. En effet, lorsque nous voyons sa famille, leur business et leur maison, nous voyons une classe « moyenne » sri-lankaise. Mais cela n’a pas toujours été le cas. Lorsqu’il était petit, son père était pécheur (le métier le plus difficile financièrement du pays) et sa maman couturière pour le village. La professeure actuelle de la maternelle était déjà celle de Lahiru à l’époque, elle était au courant de la situation de la famille et a fait en sorte que l’enseignement de Lahiru soit le moins cher possible et elle venait donner des cours de soutient gratuitement l’après-midi, car la famille ne pouvais pas payer un cours normal… Ensuite, nous avons assisté à une petite compétition de chaises musicales, passé le balais et il était déjà l’heure de dire au revoir à cette généreuse professeure et à son adorable classe. Sur le chemin du retour, nous marchons toujours avec nos deux petites voisines et leur maman car nous vivons vraiment juste à côté. Elles sont vraiment mignonnes et une ressemble beaucoup à la cousine d’Alexis. Nous leur avons donné un dernier petit paquet de bonbons et nous sommes rentrés retrouvé notre petite famille sri-lankaise. L’après-midi, nous nous sommes rendus pour la dernière fois à l’orphelinat des garçons. Mais cette fois-ci nous étions accompagnés d’une coiffeuse, qui s’est proposée de venir tous les deux mois pour couper gratuitement les cheveux des 13 garçons. Ou plutôt 14. Car en effet, un petit nouveau était arrivé le matin même. Il était vraiment triste et il ne faisait que pleurer… Il était tout perdu et tout timide, ce qui est normal quand vous arrivez dans ce type d’endroit, d’autant plus à 5 ans. Lahiru avait acheté une antenne pour remplacer l’ancienne, qui avait bien fait son temps, comme vous pouvez le voir sur les photos. Patric y’a du travail au Sri-Lanka si tu veux exporter TéléValbonne à l’international ! Elle était juste fixée sur une perche, elle-même attachée avec des bouts de tissus puis plantée dans le sol. Ils étaient super contents car ils allaient pouvoir regarder le cricket d’autant plus qu’il y avait Sri-Lanka vs Bengladesh le soir même, c’est-à-dire le match entre le premier et le second mondial. Dès que chaque garçon s’était fait couper les cheveux, nous les avons pris en photo en prévision de leur imprimer afin qu’ils aient un petit souvenir d’eux jeune. En fin d’après-midi, Cléa a réussi à faire une activité de coloriage avec les plus petits pour l’école d’Ausonne avec des crayons de couleurs que nous leur avions apportés, pendant qu’Alexis jouait au volley avec les plus grands. Ensuite nous avons tous regardé un film humoristique sri-lankais, qui les faisaient pleurer de rire et qui pour nous ressemblait à l’humour de Charlie Chaplin. C’est peut-être anodin pour vous, mais pour nous ça nous prouvait encore une fois l’écart « générationnel » en quelque sorte que nous pouvons ressentir dans le pays sur beaucoup de points. La gérante nous a offert de la soupe et des pâtes, c’était tellement gentil de sa part mais nous n’avons pas pu terminer tant elle nous en avait donné ! Avant de partir, nous avons donné une enveloppe d’espèces à la gérante pour pouvoir payer les factures et l’école des garçons pour les prochains mois. Elle nous a fait un petit reçu et s’est excusée de ne pas en avoir fait un par don car nous avions amené beaucoup trop d’affaires pour faire un document par objet. C’était le moment de dire au revoir aux garçons. Ils se sont tous agenouillés à nos pieds, ce qui nous a mis très mal à l’aise car en tant qu’occidentaux nous pouvons voir ce geste comme un certain acte de « soumission », mais ici c’est la coutume comme nous vous l’avions montré dans une photo d’un article précédent. C’était moins émotionnel qu’avec les filles mais tout aussi fort de les voir pour la dernière fois (avant un bon moment). Sur le chemin du retour, nous avons appris que l’un des plus grands allait peut-être travailler avec Lahiru lorsqu’il aura 18 ans afin de les aider sur les tours du lagon vu que le papa de Lahiru commence à fatiguer. La famille de Lahiru s’engage même à le nourrir et à le loger. Lahiru nous a dit qu’il allait prendre soin de lui comme si c’était son petit frère. Cependant, la coiffeuse a rajouté que le plus âgé des garçons (qui va faire 18 ans dans quelques jours) lui avait confié ne pas vouloir retourner chez ses parents. En effet, lorsqu’un enfant devient majeur, il doit quitter l’établissement car c’est illégal. S’ils ont encore des parents, ils peuvent retourner chez eux (si la justice le permet) ou essayer de commencer leur vie de leur côté. Pour ce jeune homme, il veut tenter de continuer ses études et de trouver un petit job à côté pour vivre. Lahiru n’en savait rien et va tenter de trouver une solution pour lui. Dernier week-end à Hikkaduwa. Samedi matin nous avons pris le temps d’apprécier le lagon et nous sommes octroyer un peu de détente avant de s’attaquer à l’administratif de l’association. En effet, notre engagement caritatif s’étant terminé la veille, nous avons retranscrit et récapitulé nos actions. Nous vous en ferons part bientôt. Nous avons aussi imprimé les photos prises des garçons la veille, certaines avec les filles et quelques-unes de nos visites avec Lahiru pour en donner un peu à tout le monde. Une après-midi shopping/souvenir se profilait tandis que le soleil recommençait à jouer à cache-cache. Mais cela ne nous a pas découragé, muni de nos plus beaux k-way nous sommes partis dépenser nos payes des semestres derniers (Attention : EXAGÉRATION). ;) Notre voisinage nous apprécie beaucoup, nous prenons le temps tous les jours de les saluer et de discuter avec eux. Du coup un de nos voisins, nous amène toujours au centre-ville avec son tuk-tuk pour des prix bas ! Le truc c’est qu’on doute du fait qu’il est vraiment le droit de transporter des gens dans son véhicule à trois roues, mais bon ! Cette fois-ci, il a voulu nous faire visiter sa maison et nous a même offert une mangue de son jardin. Nous voici donc en centre-ville en train de sillonner les petites échoppes, mais nous ne détaillerons pas bien-sur ! Surprises. Nous sommes rentrés dans une magnifique boutique d’art local et en ressortant il avait plu et les nuages commençaient un peu à se dissiper. Nous n’étions pas peu fiers de notre timing ! Samedi n’était autre que la saint Patrick ! Donc bonne fête (un tout petit peu en retard) aux Patrick et Patric ! Nous avons fêté ça avec un gouter à la bière et aux pancakes, très typique comme après-midi. Avant de rentrer, nous souhaitions offrir un petit cadeau à la famille de Lahiru qui nous a accueilli pendant ces 3 magnifiques semaines. Nous avons acheté un jeu de Carrow car il nous avait confié vouloir en acheter un pour jouer en famille quand ils auraient un peu d’argent pour s’en acheter un, et aussi nous avons pris des chocolats. Lorsque nous sommes rentrés, Lahiru nous a vu avec la planche de jeu et pensait que nous l’avions acheté pour la ramener en France. Quand nous lui avons dit que c’était pour lui, il était très surpris et super content, ça faisait chaud au cœur vraiment. En plus, il venait de rentrer d’un tour du lagon qu’il avait dû faire gratuitement car ils ont dû rentrer plus tôt à cause de la pluie. Il nous a dit qu’à chaque fois qu’ils joueront ça leur rappellera des bons souvenirs avec nous. Pour finir cet article beaucoup trop long, dimanche, c’était notre dernière journée complète dans la ville d’Hikkaduwa. Du coup, nous voulions profiter de la plage et de sa faune une dernière fois avant de retourner vers la capitale. Nous sommes arrivés à la plage vers 9h30. À notre bonne surprise, la marée était très basse et nous avons donc pu observer beaucoup d’animaux dans de magnifiques aquariums naturels. Nous avons vu des langoustines, des murènes, de magnifique poissons et une dernière fois les immenses tortues qui s’approchent du rivage car les touristes les nourrissent. Nous en avons aussi profité pour faire un dernier bain de soleil sur les magnifiques plages du sud du pays. Vers midi, nous sommes allés dans un petit restaurant où nous avons mangé un plat, un dessert et une boisson chacun pour seulement une dizaine d’euros. Et pas n’importe quels desserts attention ! Un banana split pour Cléa et un ananas split (oui ça existe) pour Alexis. C’était vraiment un délice surtout que depuis notre table, nous pouvions apercevoir beaucoup de poissons et quelques petites têtes de tortues marines. Sur le chemin du retour, nous avons pris les photos pour l’activité réalisée pour l’école d’Aussone puis nous sommes rentrés pour commencer à faire nos sacs et faire les dernières lessives. À vrai dire, nous sommes rentrés aussi parce qu’il y avait le match Nice-Paris et il est impossible pour nous de louper cette confrontation ;) ! À notre bonne surprise à la mi-temps du match, la maman est venue nous chercher car elle nous avait concocté une petite surprise pour nous remercier du séjour. Au menu, friandises maison, thés et gâteaux au chocolat, nous nous sommes vraiment régalés. En plus, la maman, toute émue nous a confié que pour elle, nous étions comme ses enfants. C’est une femme très gentille et très généreuse. Ce petit mot nous a vraiment touché Hier, nous sommes repartis vers 15h pour Ratmalana et nous avons encore une fois pris un train pour s’y rendre. Nous vous raconterons les détails dans notre dernier article ce weekend. En espérant que cet article extrêmement long ne sera pas trop ennuyeux. Nous en profitons aussi pour vous remercier de votre soutien et de votre engagement envers notre association !
Et une petite pensée pour Patric, le papa d’Alexis qui a subi une petite opération hier et qui est maintenant en pleine forme ! À très vite pour les dernières aventures de Cléa et Alexis au Sri-Lanka ! Adishatz ! Ciao !
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monicala06
3/20/2018 06:11:05 am
En ce qui me concerne, vos articles ne sont jamais assez longs !!
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