ආයුබෝවන්! (Ayubovan ! - Bonjour ! ) Nous espérons que tout va bien pour chacun d’entre vous et que les récents évènements français ne vous concernent pas directement… A la fin du long précédent article, nous vous avions laisser sur notre départ d’Hikkaduwa. En effet, lundi était notre jour de départ de ce petit coin paisible mais surtout le jour de quitter cette famille qui nous a accueilli à bras ouverts. Le matin nous avons donc préparé nos sacs, seulement c’était l’une des journées les plus chaudes depuis notre arrivée et le gouvernement avait coupé l’électricité dans la ville pour réaliser des travaux. Alors autant vous dire, faire ses bagages avec 40°C ce n’est pas des conditions idéales ! Nos backpacks de 20 kilos chacun étant prêts, nous partons déjeuner pour la dernière fois au bord du lagon. C’est alors que nous entendons un bruit dans les buissons mais plus fort que d’habitude. Un « petit » copain varan venait tranquillement se mettre à l’ombre sur la berge de la famille de Lahiru. L’animal mesurait plus de 2 mètres et c’était vraiment impressionnant à voir ! C’est le plus gros que nous avons jusqu’à présent ! Parce que quelques heures plus tôt lorsque nous faisions les sacs, nous avions entendu un petit éternuement. En regardant par la fenêtre, nous étions surpris de voir la provenance de ce bruit. Les animaux venaient nous dire au revoir. Vers 14h30, il a fallu dire au revoir à cette famille en or. Nous avons pris quelques photos souvenirs avant de se serrer dans les bras et de s’embrasser très rapidement et pudiquement. C’était touchant car nous sentions qu’ils voulaient vraiment nous montrer qu’ils tenaient à nous seulement la culture sri-lankaise n’est pas la plus connue pour son expression des sentiments. Lahiru nous a gentiment accompagné à la gare avec son tuk-tuk et nous a dit au revoir aussi rapidement que sa famille, cependant il a rajouté que nous méritions d’être sri-lankais. Cela nous a beaucoup touché car ils sont très fiers de leur pays et être considéré comme un membre à part entière représente beaucoup. Après un dernier au revoir de la main jusqu’à que Lahiru disparaisse dans le trafic sri-lankais, nous avons acheté nos billets de train direction Ratmalana. Pour un ticket 2nd classe, nous avons payé 1,5€ pour deux et pour 100km de trajet, ce qui nous change un peu de la SNCF. Après c’est sûr, nous avons passé les 2 heures de trajet debout mais pour nous ce n’était qu’une seule fois dans nos vies, contrairement aux locaux qui empruntent ce trajet surpeuplé quotidiennement. Quelques stations avant notre arrivée, une australienne assise juste à côté de nous, nous a prévenu de faire très attention à nos sacs car cela faisait deux fois qu’elle demandait à un monsieur d’arrêter de toucher son sac qui était à ses pieds. En effet, l’homme faisait mine de faire ses lacets et il tentait de tirer le sac vers lui. Nous l’avons remercié mais c’est vrai qu’au moment de descendre et dans l’effet de foule nous l’avons vu tenter de nous prendre quelques choses. Mais il s’est frotté aux mauvaises personnes, déjà parce que nous avions mis les bâches anti-pluies sur nos sacs à dos pour justement éviter les vols, et aussi car nous savons très bien lancer des regards assassins qui ont eu pour effet de le faire changer de cible. Lorsque nous sommes arrivés à la gare de Ratmalana, nous étions fiers d’être descendu à la bonne station sans s’être trompés. Les gares ne sont effectivement pas écrites sur les quais. Beaucoup de tuk-tuk attendaient les touristes à la descente du train, ce qui tombe bien vu que nous devions en prendre un. Quand nous avons demandé à un conducteur à combien était la course, il a fait mine de nous dire que c’était très loin donc cela nous reviendrait à 350 roupies. Il faut savoir que les prix des tuk-tuk sont plus chers dans le sud, au vu de l’importante présence de touristes, ainsi quand les trains depuis le sud débarquent dans le nord, les conducteurs augmentent leur prix car ils pensent que les touristes n’y verront que du feu. Certes cela fonctionne, mais pas avec nous ! Pour ce trajet de 4km que nous avions fait plus d’une dizaine de fois, nous savions que le prix se situait entre 100 et 150 roupies (à titre d’information les locaux ne payeraient que 70 roupies). Nous lui avons dit qu’il était fou et que nous n’étions pas des simples touristes qu’il pouvait arnaquer. Du coup nous avons fait mine de partir et il nous a rattrapé pour dire que son dernier prix était 200 roupies, ce que nous avons fini par accepter (soit 1,20€). En arrivant à Ratmalana, nous avons été accueilli par des enfants à la fois heureux et surpris. Ils n’avaient pas réalisé que nous reviendrons les voir ! Ils couraient partout et ne faisaient que crier, ça nous a fait chaud au cœur de voir qu’ils ne nous avaient pas oublié et même que nous leur avions manqué. Yvonne et Anton étaient très contents de nous retrouver aussi. Nous n’avions pas pu communiquer autant que nous le souhaitions pendant notre mois à Hikkaduwa, à cause de la fermeture temporaire des réseaux sociaux. Nous les avions prévenus de notre arrivée par le biais de Sasha, leur « petite fille » adoptive. Seulement, ils ne l’avaient pas cru et la veille de notre arrivée elle est allée leur demander s’ils étaient impatients de nous revoir, et c’est à ce moment-là qu’ils ont réalisé qu’elle ne blaguait pas ! Leurs premières questions concernaient notre alimentation chez Lahiru, si c’était épicé ou non haha. Mais surtout ils ne cessaient de poser des questions sur les orphelinats et la manière dont nous avions distribué les fonds. Ils étaient très suspicieux des endroits où nous étions allés et nous répétaient qu’il y avait de fortes chances que l’argent n’aille pas où nous le voulions etc… Mais nous leur avons bien prouvé qu’ils avaient tords et que nous avions créé des liens des confiances avec les gérantes d’établissement, qu’elles nous avaient directement demandé comment nous voulions qu’elles utilisent l’argent et que Lahiru veillerait à cela. Ils ont été rassuré, mais nous avons été surpris par les histoires qu’ils nous ont raconté par la suite. Par exemple, une dame qui est venu visiter la crèche il y a quelques années, a dit à Yvonne que si elle gardait l’endroit moins propre ils auraient plus de dons. Cette façon de penser nous a choqué, tout comme Yvonne qui l’a remise à sa place en lui disant qu’avant tout ce qu’il compte c’est le confort et le bien-être de ces pauvres bambins, et qu’ils trouveraient un moyen de les combler sans jamais tricher. Pendant le diner, nous leur avons raconté nos aventures et eux les leurs. Nous avons été mis à jour en quelques sortes sur la crèche et les évènements du mois de mars. En effet, c’était l’anniversaire d’Yvonne il y a peu de temps et elle l’a fêté avec ses copines, ce qui nous a fait très plaisir à entendre au vu de sa dévotion totale à la crèche. Mais nous lui avions préparé une petite surprise le lendemain pour aussi fêter ça ! En effet, après avoir organisé notre planning de la semaine, mardi matin nous sommes allés faire quelques courses pour concocter des tartes tatins pour célébrer l’anniversaire d’Yvonne. Il faisait extrêmement chaud encore ce jour-là et nous avions peur que la glace à la vanille ne soit qu’un milkshake en arrivant à la maison (ah oui nous n’avons pas fait les choses à moitié voyons !). Et puis, pour les connaisseurs (pas nous), pâtisserie et 40°C ça ne fait pas bon ménage mais bon nous sommes des aventuriers ou non ! Après avoir fait la pâte, nous sommes allés jouer avec les enfants pendant qu’elle reposait. Beaucoup de petits sont malades en ce moment, beaucoup de nez qui coulent et de toux. Depuis quelques temps il pleut un petit peu en soirée et il fait très chaud la journée, ces gros changements ne sont pas bien appréciés par le corps des petits et vu qu’ils passent leur journée à jouer ensemble, ils se transmettent les microbes. Cependant cela ne les empêchent pas d’être à mille à l’heure et d’être adorables. Lorsque les derniers petits loups sont rentrés chez eux, nous sommes repartis aux fourneaux pour réaliser notre dessert du soir. Et encore une fois nous n’étions pas peu fiers. Nous en avons fait trois pour être sûr que tout le monde puisse en avoir. D’ailleurs, Anton nous a demandé d’en faire aussi pour un de ses meilleurs amis à qui ils rendent visite toutes les semaines car il est gravement malade. Aucun feedback n’a été négatif alors nous verrons si les critiques françaises seront aussi clémentes ! Mercredi nous sommes allés retirer les derniers dons de la cagnotte pour pouvoir les confier à Yvonne et Anton, encore une fois très heureux, ils vous remercient grandement. A la crèche tout est déjà bien rôdé et notre rôle est d’amuser les petits loups et de faire quelques tâches ménagères, ce qui fait que nous nous sentons moins actifs qu’avec Lahiru. Du coup, nous cherchons à aider au maximum que ce soit dans la maison ou dans la crèche, car nous ne pouvons rester sans rien faire. Ainsi, le couple nous a confié que nous étions jusqu’à présent les personnes les plus aidantes et actives qu’ils avaient reçu parmi eux et que notre départ allait laisser un très grand vide dans la maison. Yvonne nous a aussi dit que lors de notre départ à Hikkaduwa, après que le taxi soit venu nous chercher, elle ne voulait plus monter dans la maison car elle savait qu’elle allait y ressentir notre manque. De savoir tout cela, nous a tellement touché car cela implique qu’ils sont beaucoup reconnaissants de notre projet et de nos investissements. Ce jour-là, nous avons aussi rencontré une dame qui vient une fois par semaine chercher de quoi à manger pour le midi ainsi que des médicaments. En effet, cette dame vit dans une toute petite chambre avec sa fille, et cette dernière n’a aucun respect pour sa génitrice et fait même dormir sur le sol sa mère de 75 ans affectée par l’arthrose. C’est une dame extrêmement gentille et souriante que nous avons rencontré, et cela nous a fendu le cœur de savoir comment elle était traitée… Encore un fois, la crèche n’est pas qu’un simple lieu pour les enfants, mais un lieu qui fait vivre de nombreuses personnes et permet d’offrir une oreille attentive à ceux dans le besoin. Nous n’avons pas trop vu Anton et Yvonne ce mercredi car ils étaient occupés avec le recrutement d’une nouvelle secrétaire administrative. Celle qui occupe actuellement le poste est enceinte de 8 mois et lorsqu’elle aura accouché elle souhaite rester avec son enfant et donc démissionner. Ainsi, ils sont obligés de retrouver quelqu’un mais d’après ce que nous avons compris, les entretiens se sont bien passés et une candidate correspondrait au poste. Après un dernier tour au magasin de souvenirs, nous avons donné une des tartes tatins aux filles qui travaillent avec les enfants et nous avons joué avec ces derniers. Jeudi, en remplissant notre gourde comme d’habitude nous avons pensé qu’il faillait que nous vous expliquions le processus pour avoir de l’eau potable. Car oui, boire de l’eau au Sri-Lanka demande 4 étapes et quelques heures si vous souhaitez boire de l’eau au moins à température ambiante. Le matin Yvonne a voulu nous amener dans un grand magasin de vêtements pour que nous puissions faire des emplettes avec elle. Nous sommes donc partis pour la capitale économique : Colombo. Sur le chemin nous avions l’impression d’être dans un autre pays. Les routes étaient bordées de trottoirs, les rues étaient propres, de grands arbres étaient alignés les longs de voies, les magasins étaient « rangés » les uns à la suite des autres sans ce mélange incompréhensible qui caractérise le pays. C’est là que nous avons pris conscience de la fracture entre les villages et les villes administratives. Par exemple, nous avons vu des magasins de voiture de luxe (Lamborghini), alors que le salaire moyen n’est que de 250 euros. Après quelques recherches, nous avons quand même constatés que seulement 2 sri-lankais dans tout le pays en possèdent une. Et puis rien que le magasin dans lequel Yvonne nous a amené marquait cette fracture : 4 immenses étages où nous pouvons trouver des vêtements, du matériel de camping, des ustensiles de cuisine ou des vélos ! Il y avait même un monsieur qui était là juste pour guider les gens pendant leur manœuvre pour se garer, ce qui serait très utile pour Cléa (article écrit par Cléa) … Peut-être que si nous y étions allés dès notre arrivée, nous n’aurions pas été autant choqués par les lieux, mais après 2 mois à vivre dans le pays, c’était différent. Nous avons profité de ce shopping pour acheter des petits cadeaux aux quatre membres de cette généreuse famille ainsi qu’à nos familles. Sur le trajet retour, Yvonne nous a raconté l’histoire de ce grand magasin. Il y a 20 ans, un couple et ses enfants se sont installés à Colombo et n’avait pas un sou. Ils avaient des métiers qui ne rapportaient rien mais ils utilisaient la majorité de leur argent pour racheter des vêtements dans les manufactures et les revendaient dans des marchés. Petit à petit, les travailleurs des manufactures les connaissaient de mieux en mieux en finissaient par leur donner les vêtements en avance avant qu’ils ne payent ! C’est comme ça qu’en économisant les bénéfices, ils ont pu mettre assez de côté pour ouvrir une boutique avec des prix très bas et devenir tellement célèbres qu’ils possèdent maintenant 5 boutiques dans l’Asie avec à chacune plus de 4 étages de produits. En rentrant nous avons joué avec les petits, et Alexis s’amusait à imiter Sanuli (la petite fille de 2 ans qui parle déjà comme une grande). Dès qu’elle faisait quelque chose, Alexis faisait exactement pareil, Cléa et Geetah (la dame qui travaille et vit à la crèche) ont beaucoup ris car un même mouvement fait par une petite de même pas un 1 mètre et un bonhomme de 1mètre 80 cela ne rend pas pareil mais c’était très très drôle ! Seulement le jeu a « dérapé » et Sanuli a abimé le t-shirt d’Alexis. Rien d’important mais les assistantes maternelles ont demandé à la petite de s’excuser. Mais celle-ci est très fière ! Et elle disait que e n’était pas elle qui avait fait ça ! Pendant le quart d’heure qui a suivi, elle essayait de revenir vers Alexis mais elle ne s’était pas excusée alors pour l’embêter il l’ignorait, ce qui l’a tellement énervée qu’elle a fini par venir lui faire un bisou d’excuse. Vendredi, était un jour que ne nous savions déjà pas joyeux. En effet, c’était notre dernier jour avec les petits loups qui ont conquis notre cœur en une fraction de seconde (non non nous ne sommes pas culcul !) mais aussi la fin de notre aide pour ces deux derniers mois. Nous avons voulu passer le plus de temps possible avec eux alors une fois le petit déjeuner finit, nous sommes vite allés les rejoindre. Ce qui est bien quand nous sommes avec eux le matin c’est que nous nous sentons utiles. Les filles ont beaucoup à faire et nous pouvons les aider. Il faut laver chaque enfant et bébé, leur donner le petit déjeuner, le déjeuner et le bibi, les changer etc.. Et 4 pour 23 enfants, ça fait du travail ! Donc c’est avec plaisir que nous participons. Nous avons même fait un concours de celui qui arrivait à endormir le plus d’enfants mais cela s’est terminé sur une égalité. Pendant leur sieste, nous sommes partis acheter des épices avec Yvonne et nous en avons profité pour en ramener à nos proches, juste à titre d’information nous avons payé 13 euros pour 15 sachets d’épices de plus de 150 grammes. Ducros, tu nous décarcasses oui ! Lorsque nous sommes rentrés, les enfants venaient de se réveiller et ils étaient tout mous c’était super drôle. Pour le réveil, il faut compter 30 secondes entre le moment où une des filles dit le nom de l’enfant et le moment où elle le met debout. Du coup plein de petits zombies tentaient d’émerger quand nous sommes venus les retrouver. Mais ça leur a vite passé et nous avons encore apprécié ce bel après-midi à jouer aux puzzles, ballons, poupées etc.. Chaque après-midi nous avons droit à du jus de fruits « pour les vitamines » ! Cet après-midi-là nous avons eu un jus de papaye mais surtout des petits gâteaux salés et épicés offerts par les filles qui travaillent à la crèche ! C’était extrêmement gentil de leur part ! Les enfants partaient un à un et nous faisait un petit bisou. Nous avons passé de super moments avec eux et cela nous rendait triste … La dernière à partir était Sanuli. Pendant plus de trois-quarts d’heure il n’y avait plus qu’elle et nous. Cela nous a fait plaisir, car au vu de sa maturité c’est la petite avec laquelle nous avons le plus tissé de liens. Parmi les jouets, nous avons trouvé un lézard en plastique super réaliste. Mais c’est surtout le fait qu’ici il y en a partout des lézards comme celui-ci ! Au début Sanuli s’amusait à nous le jeter dessus et ça la faisait rire. Mais quand ça a été à notre tour, elle faisait moins la maline ! C’était très drôle car dès que nous lui mettions sur l’épaule, elle sursautait et après rigolait à moitié pour faire comme si elle n’avait pas peur. Dernier au revoir avec Sanuli et avec l’équipe de filles. Elles ont toujours été adorables avec nous et ont pris soin de nous à chaque instant. Très pudique mais plein d’émotions, nous leur avons fait un câlin à chacune avant qu’elles ne prennent la route pour rentrer chez elles.
Ce week-end, nous préparons notre départ et profitons de notre famille sri-lankaise. Nous avons échangé de jolis moments ainsi que reçu de magnifiques cadeaux inoubliables de la part de toute la famille. Ainsi se terminent nos aventures au Sri-Lanka, du moins nous espérons les premières. Cependant, un douzième article un peu spécial sera posté en début de semaine. Merci de nous avoir suivi avec tant de soutien. Alexis & Cléa
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